Support de jeu dédié à l'exploration des émotions contenant 10 petits cartons illustrés et 5 capsules représentent chacune une émotion (la joie, la peur, la colère, le dégoût et la tristesse). Pour être efficace, l’activité doit être encadrée par un adulte.

But du jeu : Les enfants introduisent les petits cartons dans les capsules dont l’émotion correspond à ce qui est illustré. Chaque fois qu’ils placent quelque chose dans une capsule, ils verbalisent leur choix. Ex. : Je mets l’araignée dans la capsule de la peur, parce que j’ai très peur des araignées. Les capsules remplies sont laissées à portée de main et de vue des enfants. Quand une de leurs émotions se modifie, les enfants ouvrent la capsule et en retirent l’élément correspondant. À nouveau, ils se servent de la parole pour expliquer la difficulté qu'ils viennent de surmonter.

Utilisation de la capsule de la joie : La capsule de la joie est destinée à contenir les représentations de tout ce qui fait le bonheur des enfants. Lorsqu'un enfant se sent triste, l'adulte lui propose d’ouvrir cette capsule afin qu'il redécouvre ce qui le rend heureux et qu'il choisisse ce qu’il peut faire pour se sentir mieux.

Jeu alternatif : Ce jeu propose également d’imiter les visages des capsules, ainsi que d’inventer une ou plusieurs voix pour chacune des émotions représentées.

Solidité

Conçues en plastique épais, les capsules sont solides et leurs visages résistent aux coups d’ongles et autres grattages – tout au plus, risquent-elles de légères éraflures au fil des utilisations. La boite en carton semble de prime abord résistante. Malheureusement, l’encoche prévue pour la poignée a mal vécu les quelques ouvertures/fermetures effectuées par nos petits testeurs. Les cartes en papier glacé sont correctes, mais on aurait préféré qu’elles soient plus épaisses.

Ludisme

Les jeunes enfants sont d’emblée conquis par les capsules aux visages sympathiques. Grâce à ce matériel ludique, l’enfant accompagné d’un adulte peut explorer l’univers de ses émotions puis s’en servir de manière autonome, en y ajoutant des dessins de son cru, des mots, des objets… Il faut toutefois garder à l’esprit que les capsules et le matériel associé sont avant tout destinés à travailler sur les émotions. L’enfant qui attendait un « vrai » jeu (avec un objectif précis, un perdant, un gagnant, du hasard, etc.) risque d’être déçu. Le jeu alternatif est une activité plus légère et plus amusante qui pourra susciter des rires, toutefois, à nouveau, il s’agit seulement d’ajouter un peu de fun dans l’activité. L’amusement reste de courte durée, puisqu’il n’y a pas de mécanique ludique à proprement parler.

Mais l’apport le plus important des Émoticapsules réside sans aucun doute dans l’échange qu’elles instaurent entre l’enfant et l’adulte. Tout au long de cette activité basée sur la discussion et le partage, l’enfant découvre que les adultes sont eux aussi sujets aux émotions, qu’ils peuvent être tristes, en colère, etc. À travers cet échange, les enfants travaillent leurs compétences langagières et plus spécifiquement le vocabulaire lié aux émotions.

Petite mise en garde toutefois : si les enfants jouent seuls avec leurs capsules, ils risquent de les remplir n’importe comment. L’adulte doit être présent afin de guider l’activité. Certains adultes ne se sentiront peut-être pas à l’aise dans cette activité qu’ils doivent animer et qui mobilise de nombreuses ressources (langagières, d’écoute, d’empathie, de compréhension, etc.). Il faut donc garder à l’esprit que les capsules sont bien le support d’un jeu qui reste à inventer plutôt que le jeu lui-même. Support qui convient d’ailleurs parfaitement pour un usage en collectivité (crèche, école) ou en thérapie (soutien psychologique, thérapie, rééducation).

Parallèlement à ces aspects positifs, certains aspects devraient être améliorés ou revus.

- Le nombre de cartes est trop limité. Dix cartes ne suffisent pas à explorer l’univers complexe des émotions ; d’autant que certaines sont très typées, voire clivantes. Les cartes araignée, piqûre ou orage seront systématiquement rangées dans la capsule « peur » tandis que celle qui représente un doudou déchiré sera introduite dans la capsule « tristesse ». Ces cartes ne suscitent que très peu de discussion, elles ouvrent peu l’horizon des jeunes enfants.

- La taille des capsules pourrait biaiser le jeu : comme la capsule « joie » est grande, l’enfant a tendance à y ranger davantage de choses que dans la capsule « peur », beaucoup plus petite. Le risque est donc de passer à côté de choses que l’enfant n’exprimerait pas si la capsule de cette émotion était trop rapidement saturée. À surveiller !