Le musée d’Iris
Seuil Jeunesse

NOTE GLOBALE

❤️❤️❤️❤️❤️

ÂGE CONSEILLÉ

6 - 9 ans

TAGS

#apprentissage | #art | #fantastique | #imagination | #musée | #peinture

Autrice : Christine Schneider

Illustrateur : Hervé Pinel

Maison d’édition : Seuil Jeunesse

Collection : /

Nombre de pages : 56

Date de parution : Septembre 2021

Dehors, il pleut très fort. Iris regarde la pluie qui tombe derrière la fenêtre et s’ennuie. Pour la distraire, son ami l’éléphant GranGroGri propose de l’emmener au musée. C’est trempé des pieds à la tête qu’ils commenceront ce qui s’avèrera être une visite exceptionnelle.

Au fil des couloirs et des salles, Iris et GranGroGri découvrent les toiles des plus grands maitres. Et si cette visite n’a pas son pareil, c’est parce que sous les yeux de la jeune fille, les peintures semblent prendre vie. De l’eau s’écoule du Radeau de la Méduse, la Joconde tire brièvement la langue, Le Voyageur contemplant une mer de nuages tourne soudainement la tête, tandis que la jeune femme représentée dans Les Hasards heureux de l’escarpolette perd sa chaussure qui atterrit sur le parquet ciré du musée. Quant aux tableaux qui restent inanimés, Iris et GranGroGri les observent avec tant d’intensité qu’ils peuvent ressentir le froid du Paysage d’hiver de Bruegel l’Ancien ou s’imaginer entendre le cri poussé par le personnage d’Edvard Munch.

Notre avis :

Le musée d’Iris est un livre original, qui nous emmène en voyage au cœur de quelques-uns des plus célèbres tableaux du Louvre. Ceux-ci sont expliqués de façon très naturelle, en intégrant les explications théoriques (la période où ils ont été peints, leur histoire, etc.) dans le dialogue entre Iris et son ami l’éléphant. Le lecteur découvre donc ces explications comme si elles faisaient partie intégrante de l’histoire, et n’a par conséquent jamais l’impression d’être assommé par des explications trop longues ou trop ardues ni de subir un décalage entre l’histoire romancée et les informations plus sérieuses.

Principalement composé de dialogues, le texte est facile à lire et à comprendre. Christine Schneider y utilise un vocabulaire précis mais tout à fait accessible aux lecteurs âgés de plus de 6 ans. On apprécie les nombreuses descriptions sensorielles qui réussissent à nous communiquer les sensations perçues par les deux héros de l’histoire. On imagine facilement l’odeur du cirage qui protège le sol du musée, le craquement des lattes de parquet, la taille démesurée de certains tableaux, l’explosion de couleurs offerte par d’autres. Et lorsque Iris souffle sur la flamme de la bougie de La Madeleine à la veilleuse peinte par Georges de la Tour, c’est tout naturellement qu’on s’imagine à sa place.

Le musée d’Iris aborde une thématique assez peu rencontrée dans les livres pour enfants : l’art, et plus particulièrement la peinture classique.

En choisissant de donner vie à certains tableaux et en réservant une grande place aux descriptions sensorielles, l’autrice pose des choix judicieux qui ont le don de rendre la lecture particulièrement ludique et intéressante. Cet album s’avère donc un véritable allié pour quiconque souhaite parler d’art avec des enfants, qu’il s’agisse d’éveilleur leur curiosité artistique ou d’entamer un travail plus poussé sur base des œuvres présentées dans l’ouvrage. Précisons à ce propos la pertinence des tableaux choisis, qui explorent différents courants artistiques et ont été créés selon différentes techniques de peinture, à différentes époques.

L’ensemble est joliment mis en valeur par les illustrations de Hervé Pinel. Bordées d’un contour blanc et imprimé en grand sur les pages du livre, ces illustrations ressemblent elles aussi à des tableaux. On admire la finesse des traits, l’expressivité des personnages, la façon dont le dessinateur estompe et mélange les couleurs pour leur donner plus de douceur de même que la grande précision dans la reproduction des toiles de maitre.

Le musée d’Iris est donc un vrai coup de cœur, tant pour la beauté de ses illustrations que pour la facilité avec laquelle ce bel album jeunesse nous transporte dans l’histoire et nous amène à nous intéresser aux tableaux qu’il évoque. À la fin de la lecture, on n’a qu’une seule envie : faire un tour au musée !