Petite Baleine
Kaléidoscope

NOTE GLOBALE

❤️❤️❤️❤️❤️

ÂGE CONSEILLÉ

3 - 5 ans

TAGS

#amour | #animaux | #baleine | #bienveillance | #courage | #marin | #mer | #mère | #migration | #nature | #océan | #persévérance | #voyage

Autrice/illustratrice : Jo Weaver

Maison d'édition : Kaléidoscope

Collection : /

Nombre de pages : 40

Date de parution : Janvier 2018


Petite Baleine est née dans les eaux chaudes des mers du Sud. Bien qu’elle aurait sans doute préféré rester encore un peu dans la douceur des lagunes, l’heure est venue de rejoindre le reste de sa famille partie chercher de la nourriture dans des mers plus poissonneuses. Encouragée par sa maman, Petite Baleine entame le grand voyage qui la mènera vers le Nord. C’est dans ces eaux glacées que toutes les deux retrouveront les leurs.



Le voyage est long, surtout pour un baleineau qui n’a pas l’habitude de nager autant. Pourtant, Petite Baleine n’a pas le choix, elle doit continuer à avancer. L’océan est dangereux ; s’arrêter la rendrait vulnérable pour les orques qui les suivent depuis un moment. Il y a aussi le risque de se perdre… Les paquebots qu’elles croisent font tellement de bruit qu’ils rendent toute communication impossible. Alors, Petite Baleine se concentre de toutes ses forces pour ne jamais quitter sa maman des yeux.


Heureusement, le voyage est aussi ponctué de découvertes. Les longues algues qui transforment le fond marin en forêt, les étranges créatures qui peuplent le récif de corail, les poissons d’argent qui frétillent autour d’eux offrent aux deux baleines des moments d’émerveillement.



Au fil des jours, l’eau qui entoure Petite Baleine et sa maman se refroidit et s’obscurcit. Petite Baleine n’en peut plus. Elle est fatiguée, la force lui manque. Quand arriveront-elles enfin chez elles ? se demande-t-elle accablée. Maman Baleine l’encourage, puis, quand cela ne suffit plus, lui propose de s’accrocher à elle. Quand tout à coup, un chant retentit dans l’eau froide… Petite Baleine, qui n’a jamais rien entendu de pareil, se demande bien à quoi cela peut correspondre. Mais sa maman est rassurée : ce qu’elles viennent d’entendre, c’est un chant de baleine. Leur famille n’est plus très loin, elle chante pour les guider et les encourager ! Alors, dans un ultime élan, maman et Petite Baleine franchissent les derniers kilomètres qui les séparent du reste de leur troupeau où elles seront accueillies comme des reines.

Notre avis :

Avec son grand format carré (27x27cm, quand même !), sa magnifique couverture, ses illustrations soignées et son histoire touchante, Petite Baleine est un livre qui a séduit l’équipe de Jouons Malin !

La première chose que l’on voit, ce sont les splendides illustrations de Jo Weaver. Entièrement réalisées au fusain, elles s’étendent sur des doubles pages qui laissent admirer les nuances de bleu et de blanc – les deux seules couleurs utilisées dans l’album. Si l’on est d’abord un peu déstabilisé (après tout, n’entend-on pas toujours dire que pour être attractif, un livre jeunesse DOIT être rempli de couleurs ?), on est rapidement séduit par ces tableaux monochromes qui nous donnent l’impression d’être immergé sous la mer, comme pour mieux accompagner la fabuleuse migration de Petite Baleine et sa maman. Quoi de mieux que les nombreuses teintes de bleu et de blanc pour jouer avec les nuances et représenter la profondeur des fonds marins, l’écume et les éclaboussures, l’obscurité du ciel de la nuit, les reflets des rayons de soleil qui percent à travers les vagues, les silhouettes des créatures marines, ou les corps si massifs et pourtant si gracieux des deux cétacés ?


Intégré au sein des illustrations, le texte est simple et réduit, comme pour laisser plus de place encore aux images. La combinaison du texte et des illustrations est efficace, poétique, mais surtout, transforme la lecture en moment paisible. Car il y a, en effet, une grande douceur qui ressort de l’ensemble.


Les messages véhiculés par ce bel album sont multiples et intéressants. Ce livre nous parle de l’amour maternel, bel et bien présent dans le monde animal. Il évoque le voyage et tout ce qu’il fait vivre à ceux qui prennent la route (ou la mer !). Il montre les multiples réalités d’un trajet aussi long réalisé par un animal qui y est à peine préparé. Il nous fait comprendre l’impact en termes d’apprentissages, de même que les risques encourus et l’importance de tenir coûte que coûte pour arriver à destination. Car l’enjeu est bien là, réussir sa migration, c’est atteindre des eaux plus poissonneuses, donc plus nourrissantes, dans lesquelles l’espère pourra survivre. Ce livre nous en apprend donc plus aussi sur les baleines, ces grands cétacés dont on oublie parfois qu’ils font partie des animaux migrateurs. 



Avec talent, Jo Weaver réussit à nous communiquer les émotions de maman Baleine et son baleineau. Comme elles, on s’émerveille devant la représentation des fonds marins, on se dit que le trajet est bien long, on sent naitre des doutes (y arriveront-elles vraiment ?), on s’inquiète de l’épuisement de Petite Baleine, puis, enfin, on ressent le soulagement final que l’on vit de concert avec elles, comme si on y était.