NOTE GLOBALE
ÂGE CONSEILLÉ
TAGS
Autrice/illustratrice : Marie Dorléans
Maison d'édition : Seuil Jeunesse
Collection : /
Nombre de pages : 48
Date de parution : Novembre 2020
Le printemps est là et avec lui, le chant des oiseaux, le soleil et les herbes qui poussent tranquillement dans le jardin. Comme tous les jours depuis le début des vacances, trois amis en profitent pour passer du temps ensemble à la campagne. Leur repaire : une cabane en bois qu’ils ont construite eux-mêmes et qu’ils aiment entretenir, améliorer, animer de leurs rires et leurs jeux.
Ce matin-là, les trois copains se préparent à rejoindre la cabane sous le regard envieux d’Elsa, une petite sœur qui aimerait tellement un jour pouvoir les accompagner. Une fois le portail franchi, l’aventure commence. Il faut dépasser les maisons voisines sans avoir peur des chiens qui aboient, longer un pré rempli de moutons, puis traverser un champ dont les herbes sont tellement hautes qu’elles leur arrivent aux aisselles. Tout ça en papotant évidemment !
Qu’y a-t-il de plus chouette que de courir au milieu des herbes folles, s’y perdre, puis réussir à y retrouver ses copains et partager ensemble un goûter bien mérité ? Les trois amis en profitent sans porter attention aux nuages qui se faufilent au-dessus de leurs têtes.
Après une petite pause, ils se remettent en chemin. Toujours entourés par l’immense champ aux herbes hautes, ils grimpent la colline qui les mènera à leur cabane. Ce faisant, ils discutent tant et tant qu’ils ne voient pas le ciel s’obscurcir et les nuages gris s’y accumuler…
Soudain, tout s’agite. Des corneilles s’envolent brusquement, le vent se met à souffler de plus en plus fort, le jour s’assombrit. Les enfants ne parviennent plus à s’entendre ni à avancer. Pour ne pas être emportés par les bourrasques, ils empoignent l’herbe haute à pleines mains, puis s’accrochent les uns aux autres.
Les trois copains restent unis et tiennent bon jusqu’à ce que le ciel finisse par s’éclaircir et le vent se calmer. À peine reste-t-il une brise printanière. Soulagés, les enfants observent la campagne renaitre sous leurs yeux et s’inquiètent pour leur cabane. Aura-t-elle réussi à résister à cet assaut ?
Au milieu d’une clairière, parmi les branches tombées des arbres et les herbes aplaties par le vent, leur cabane trône toujours aussi fièrement. Quel soulagement ! Aux enfants, maintenant, de déblayer les environs et de tout remettre en état pour pouvoir y jouer à nouveau, comme si rien ne s’était passé. Le lendemain, c’est sûr, ils y reviendront tous ensemble.
Notre avis :
Construire une cabane dans les bois, s’y réfugier avec des amis, y partager des secrets et des moments privilégiés… n’est-ce pas la représentation idéale de l’enfance ? Avec ce grand album à la couverture cartonnée, Marie Dorléans nous plonge dans une histoire tendre qui fait la part belle à l’amitié, la nature et l’insouciance. Elle nous ramène à notre propre enfance et nos souvenirs de cabanes, en bois ou faites de coussins, cartons et couvertures.
Relativement court, le texte composé de parties dialoguées et narrées se lit rapidement. L’autrice nous démontre qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser des formulations complexes pour transmettre efficacement un message. Choisis avec soin, les mots décrivent avec précision la nature qui entoure les enfants, les sensations ressenties et les expériences vécues.
Les illustrations occupent une place prépondérante. Elles recouvrent les doubles pages avec leur style naïf, leurs traits fins et leurs couleurs pastel. Entre le dessin au crayon, la peinture et l’encre, on se plonge avec bonheur dans ces images qui reflètent tellement bien la beauté du voyage entrepris par les trois enfants.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Si Notre cabane célèbre les moments partagés dans ladite cabane, c’est avant tout une ode à l’aventure, à la mise en route. C’est comprendre que le chemin parcouru pour atteindre le repaire final est source de joies et de découvertes et que l’arrivée, en fin de compte, est loin d’être le moment le plus marquant.
Enfin, cette magnifique histoire racontée et illustrée par Marie Dorléans nous parle aussi de l’importance de l’amitié qui se construit et se renforce par les projets partagés à plusieurs. On y redécouvre la beauté de l’enfance, période lors de laquelle l’enthousiasme est si facile et n’importe quelle promenade se transforme en aventure extraordinaire, surtout lorsqu’on est entouré de ses amis. On y perçoit aussi la nature, parfois hostile, parfois amicale, mais toujours à respecter et contempler.