Ma nouvelle maison
La Martinière Jeunesse

NOTE GLOBALE

❤️❤️❤️❤️❤️

ÂGE CONSEILLÉ

3 - 6 ans

TAGS

#amitié | #déménagement | #écologie | #famille | #nature | #passion

Autrice/illustratrice : Melissa Castrillon

Maison d'édition : La Martinière Jeunesse

Collection : Albums

Nombre de pages : 48

Date de parution : Mai 2020

L’histoire

Avec Ma nouvelle maison, l’éditeur nous promettait un album rempli de poésie, de douceur, mais aussi et surtout, rempli du style singulier de Mélissa Castrillon… Et c’est vraiment réussi !

On plonge dans son univers dès la première double page qui représente un paysage coloré et idyllique. Écureuils dans les arbres, oiseaux qui volent, maisonnette nichée dans le creux d’une vallée, et au loin quelques bâtiments qui laissent deviner la présence d’une ville. Sur le chemin qui serpente entre les collines, une camionnette de la poste vient rompre la tranquillité champêtre...


Les deux pages suivantes nous conduisent directement à la maison entraperçue juste avant. Le postier y est arrivé avant nous et tend le courrier à un couple souriant. Dans le jardin, une petite fille joue à servir le thé aux animaux qui l’entourent. Vers de terre, escargots, sauterelles, écureuils et oiseaux sont ses invités. La végétation est luxuriante. Les animaux et la jeune fille sont souriants. L’ambiance est on ne peut plus paisible.

Le soir venu, les parents de la petite fille lui tendent la mystérieuse lettre. « Félicitations, nous aimerions vous offrir un poste dans nos bureaux en ville (…). » La famille va devoir déménager. Pour l’enfant, c’est une catastrophe. En larmes, elle court se réfugier dans la cabane du jardin, où ses petits amis animaux la réconfortent. La maison vendue, c’est en pleurs qu’elle dit au revoir à la nature qu’elle aime tant, puis qu’elle se dirige avec ses parents vers la ville et l’appartement qui deviendront son nouveau chez elle.


Les couleurs chaudes de la campagne ont laissé place aux couleurs froides de la ville et du béton omniprésent. Dans ce nouvel endroit, la petite fille ne connait personne et se sent bien seule. Alors, rapidement, elle fait ce qu’elle a besoin de faire : elle fouille dans les cartons, sort ses affaires, et plante une petite graine dans un pot rempli de terreau. Le matin suivant, quand elle se réveille, la graine a commencé à pousser. La petite fille est radieuse ! Progressivement, une plante à la fois, la voilà qui prend possession de la ville, qui la rend plus agréable et qui apprend à se connecter à ses nouveaux voisins.


Comment ? On vous laisse lire le livre pour le découvrir ! Parce que vraiment, cette histoire mérite d’être lue et relue pour le plaisir des yeux autant que pour le message qui s’y trouve. Un message à propos du fait qu’il est toujours possible de trouver sa place. Un message sur l’importance d’accepter les changements qui s’imposent parfois à nous sans prévenir. Un message enfin sur le bien-être que nous procure la nature et l’importance de la faire revenir dans nos villes.

Notre avis

Melissa Castrillon n’est pas seulement une excellente illustratrice, c’est également une excellente conteuse d’histoire. Elle a le talent de nous faire vivre des émotions sans avoir besoin d’énormément de mots pour cela ! Car ce livre ne contient pas de texte à proprement parler. Du moins, on n’y retrouve pas les habituels paragraphes composés de phrases qui s’enchainent. Sur les 48 pages, seules quelques-unes affichent quelques mots. Parfois, le texte s’inclut dans l’image pour ne faire qu’un avec elle. Ainsi, lorsque les parents reçoivent la lettre proposant une mutation en ville, on lit les mots écrits sur la lettre encore tenue par la main de la maman. Les mots sont parfois intégrés dans les dessins, comme les enseignes des magasins, les panneaux « à vendre », ou le nom de la camionnette de la poste, mais la plupart du temps, les illustrations se suffisent en elles-mêmes. On s’y plonge avec bonheur, émerveillés devant les traits précis, les couleurs subtiles, les hachures et motifs floraux que l’on découvre sur chaque page. On observe chaque dessin pour mieux le comprendre, on laisse vagabonder son esprit et on prend plaisir à raconter l’histoire à son enfant ou à soi-même. Et comme il n’y a que très peu de texte à lire, les non-lecteurs peuvent à leur tour nous prendre la place du conteur !

Notons enfin que le format original, tout en hauteur, et le papier épais au rendu mat accentuent encore l’impression de qualité dégagée par ce bel album. Et pour couronner le tout, soulignons la mixité représentée par l’autrice-illustratrice. Enfin un album qui représente une ville multiculturelle, dont les personnages reflètent la diversité du monde réel.

Un gros coup de cœur, assurément !