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Auteur-illustrateur : Benedict Blathwayt
Traducteur : Gaël Renan
Maison d'édition : Le Genévrier
Collection : Est-Ouest
Nombre de pages : 56
Date de parution : juin 2020
Petit Ours appartient à une famille qui l’aime beaucoup. Les enfants l’emmènent partout avec eux, y compris à la plage où ils lui construisent des châteaux, des bateaux, et toutes autres sortes de constructions faites de sable, de coquillages et de bouts de bois flottants. Quel plaisir pour Petit Ours de profiter de ces moments de jeu au soleil !
Un jour pourtant, un instant de distraction suffit pour que Petit Ours soit oublié sur la plage. Seul dans son bateau de fortune, il voit la marée qui monte et les vagues qui se rapprochent tant et tant qu’elles finissent par le submerger et qu’il se trouve bientôt englouti par les flots.
Entrainé au fond de l’eau par le courant, Petit Ours découvre les fonds marins, les coquillages, les poissons, les crabes, les paniers à homards, les pieuvres et les phoques, quand soudain, un filet de pêche le remonte à la surface.
Changement de décor : Petit Ours est mis à sécher sur le pont d’un navire de pêche ! Réchauffé par le soleil, il remet doucement ses idées en place tandis que le bateau rentre vers le port. Mais son aventure n’est pas terminée… Une fois arrivés sur la terre ferme, les marins déposent Petit Ours à côté d’une affiche indiquant qu’il a été égaré et qu’il recherche ses propriétaires. Toutefois, à peine ont-ils tourné les talons qu’une malicieuse mouette le saisit et l’entraine avec elle dans le ciel. Petit Ours est reparti vers l’inconnu !
De plus en plus haut, de plus en plus loin, il suit le volatile qui ne veut pas le lâcher. Tandis qu’il voit la côte s’éloigner, Petit Ours contemple les paysages et découvre de nouveaux horizons jusque-là inconnus. Mais toutes les aventures ont une fin et la mouette décide de rentrer. Sur un coup de tête, elle relâche son passager qui atterrit sur une grosse vague… qui le ramène tout près de la plage où son périple avait commencé.
Que d’émotions pour ce tendre ours en peluche ! Heureusement, il entend au loin une petite voix qui se rapproche… Sa famille est à sa recherche et ne devrait plus tarder à le retrouver. C’est donc au chaud et parmi ceux qui l’aiment qu’il finira par se remettre de sa grande aventure.
Notre avis :
La Grande Aventure de Petit Ours est un album à l’ancienne, comme ceux qu’on nous lisait lorsque nous étions enfants. Et ce n’est pas étonnant, puisque l’histoire a été initialement écrite en 1988. Mais elle ne nous donne pas pour autant l’impression d’être vieillotte ! Il y a dans ce récit écrit et illustré par Benedict Blathwayt comme une sorte d’intemporalité qui le garde tout à fait pertinent et actuel. Car l’amour qu’un enfant porte à son doudou n’est-il pas identique quelle que soit la génération à laquelle il appartient ? Quant aux oublis, la plupart des familles n’ont-elles pas connu ces moments où l’on constate avec effroi qu’on ne sait pas où se trouve le fameux doudou (la tétine ou le jouet préféré) ?
La Grande Aventure de Petit Ours est un livre parfait pour traiter d’un sujet pourtant sensible : la perte d’un doudou, d’une peluche ou d’un jouet favori.
Le récit et les illustrations sont conçus de sorte à permettre au lecteur d’accompagner Petit Ours tout au long de son périple. En observant ses aventures, les jeunes lecteurs s’imaginent que si un jour ils venaient à leur tour à égarer leur doudou, celui-ci pourrait lui aussi partir pour un fabuleux voyage duquel il reviendrait ravi. D’ailleurs, Petit Ours aurait-il pu toucher des créatures marines, nager parmi les phoques ou voguer sur un chalutier s’il n’avait pas été perdu ? Les jeunes lecteurs comprennent également que leur doudou ne leur en voudrait pas d’avoir été égaré (les oublis, ça arrive à tout le monde, non ?), mais qu’il sera bien heureux de retrouver le chemin de leurs bras le moment venu.
Ce livre rassure donc les enfants en leur montrant la possibilité d’une issue positive à ce genre de situation. Et si par malheur un petit lecteur devait avoir définitivement perdu son compagnon de jeu, ce livre l’aiderait alors à imaginer que son doudou n’est pas seul et malheureux, mais qu’il est peut-être en train de réaliser le plus beau voyage de sa vie.
Terminons par quelques mots au sujet des illustrations qui accompagnent le texte.
Les dessins de Benedict Blathwayt sont fins et subtils. Les traits tracés à l’encre noire définissent les contours avec précision et ajoutent une multitude de détails aux scènes illustrées. Les constructions en sable, par exemple, ont été tracées en suivant la technique du pointillisme, point après point. Le filet du chalutier est quant à lui dessiné en représentant le tressage de la plupart des mailles, tandis que les pourtours de Petit Ours ont été dessinés en y représentant tous les poils les uns après les autres.
La mise en couleur à l’aquarelle est aussi soignée que les dessins. Enfants et adultes admirent avec plaisir les différentes nuances que l’artiste donne au ciel, les reflets qu’il met dans l’eau, l’écume sur les vagues, la déclinaison des tons qui colorent les fonds marins.
La Grande Aventure de Petit Ours est donc un livre qu’on ne peut que conseiller pour tous les enfants âgés de 3 à 5 ans. Une histoire simple mais réconfortante, accompagnée d’images douces et détaillées qui conviennent parfaitement au jeune public.