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Illustratrice : Audrey Calleja
Maison d'édition : Nathan
Collection : Nathan comme un grand
Nombre de pages : 14
Date de parution : Octobre 2017
« C’était un jour d’été. On s’ennuyait ferme. Mon grand frère était encore plongé dans son livre. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien y trouver ? Quand il eut le dos tourné, je m’approchai. J’ouvris le livre. Il était bizarre, couvert de traits rouges… J’y plongeai. » Ces quelques phrases introductives construisent un contexte imaginaire autour des activités de cet abécédaire, de sorte à les rendre plus attirantes pour le jeune lecteur. Elles le préparent à commencer son voyage dans le monde de l’alphabet.
L’alphabet magique est un livre qui fonctionne comme un abécédaire, sauf qu’il demande aux lecteurs de partir à la recherche des mots à l’aide d’une grande loupe rouge. Chaque page est consacrée à une lettre spécifique. Le but est de rechercher tous les mots qui commencent par cette lettre au sein d’un grand dessin dont le nom commence lui aussi par la lettre en question. En identifiant les mots, en les verbalisant, en essayant de déterminer leur son initial, l’enfant apprend à prêter attention aux sons. Petit à petit, il comprend qu’il existe un lien entre les sons des mots dessinés et les lettres écrites sur le haut des pages. Ce faisant, il développe des prérequis qui lui seront très utiles lorsqu’il apprendra à lire et à écrire.
À l’intérieur du livre, trois couleurs sont majoritaires : le blanc des pages, le bleu des textes et le rouge des dessins. La mise en page est on ne peut plus épurée, ce qui favorise la concentration des lecteurs. Elle est aussi répétitive (chaque page est organisée de la même façon), ce qui offre un repère fixe et structurant aux jeunes enfants qui comprennent vite ce qu’ils doivent faire et peuvent s’y atteler de façon autonome.
Arrêtons-nous quelques instants sur l’organisation des pages.
Dans le coin supérieur gauche figure la lettre étudiée, d’abord en majuscule script (écriture en bâtons), puis en minuscule cursive. L’idée d’afficher côte à côte l’écriture scripte et cursive est intéressante, car elle montre à l’enfant qu’une même lettre peut s’écrire différemment. Cependant, plutôt que de comparer une majuscule avec une minuscule, on aurait préféré que l’éditeur compare deux majuscules ou deux minuscules (d’abord en script puis en cursif), afin que l’enfant observe les changements de forme survenant entre deux versions d’une même lettre. L’éditeur aurait aussi pu aller plus loin en affichant les 4 versions de la lettre (majuscule scripte, majuscule cursive, minuscule scripte et minuscule cursive) afin de réellement montrer toute l’étendue des modifications possible.
Cela étant dit, cet Alphabet magique offre une première approche intéressante des lettres écrites, que les parents pourront toujours compléter avec d’autres livres par la suite.
À côté de la lettre étudiée, une question incite l’enfant à passer à l’action. Il doit, par exemple, identifier ce que contient une valise, trouver ce qui se cache dans un arbre ou dans le ventre d’un serpent un peu trop gourmand, etc. Pour ce faire, c’est au grand dessin rouge que l’enfant va devoir s’attaquer. Armé de sa loupe en carton, il le survolera afin d’y faire apparaitre les éléments cachés.
Très différents d’une page à l’autre, les grands dessins sont composés d’une série de traits rouges qui représentent des textures et des motifs variés, généralement denses, afin de masquer les dessins bleus cachés dessous. Ceux-ci ne sont pas totalement invisibles. En fonction des dessins, il arrive que les traits bleus soient plus ou moins perceptibles. Cependant, les traits rouges présents au premier plan compliquent leur observation. La loupe est donc d’une réelle utilité. Cerise sur le gâteau : la manipulation de la loupe plait énormément aux jeunes lecteurs qui apprécient d’être actifs et s’amusent beaucoup de voir apparaitre des images qu’ils ne voyaient pas (ou pas bien) juste avant.
Les dessins bleus qui apparaissent sous le film rouge de la loupe sont très explicites. En cas de doute quant à ce qu’ils représentent, il suffit de se reporter à l’index des mots cachés (à la fin du livre). Ces petits dessins sont également sympathiques. L’illustratrice les a en effet parfois mis en situation, ce qui amuse les lecteurs qui les découvrent (exemple : un dauphin qui prend une douche). Certains sont superposés les uns sur les autres, comme le bouton cousu sur le bonnet porté par le blaireau, ou le clou planté dans le cactus. Pour les identifier tous, le petit lecteur devra se montrer bien attentif !
Les mots associés à chaque lettre ont été sélectionnés avec soin, de sorte à correspondre à un lexique connu – ou en voie d’acquisition – par le jeune public. L’éditeur a également veillé à n’associer qu’un seul son par lettre, pour éviter les confusions. Ainsi, la lettre G est associée au gorille, au gant et à la grenouille (des G « durs »), mais pas à la girafe (dont le son G est différent). La lettre H étant muette, la page est laissée vierge. Quant aux lettres plus compliquées comme W, X, Y, et Z, l’illustratrice les a rassemblées au sein d’un même dessin pour que l’enfant ait suffisamment de mots à identifier. Finalement, lorsque l’on compte tous les mots répertoriés dans l’index, on s’aperçoit que la lecture de ce livre confronte les lecteurs à un vocabulaire de plus de 210 mots !
Terminons par une note un peu plus pratique concernant la loupe dont le design est en phase avec l’apparence générale des pages.
Composée de carton et d’une fenêtre en papier glacé transparent teinté de rouge, elle est suffisamment solide pour résister à une utilisation appropriée, même fréquente. Une fois la lecture terminée, il faudra veiller à ce qu’elle soit replacée bien à plat entre les pages pour éviter qu’elle ne se plie.
Par ailleurs, on apprécie le ruban rouge qui la relie au livre et évite qu’elle ne se perde. Sa longueur reste suffisante pour pouvoir parcourir les pages sans être gêné.