Esthétisme, attrait

D’emblée, la boite de jeu nous donne envie de découvrir le matériel. On est attiré par ses couleurs vives et amusé par l’illustration sur laquelle deux enfants souriants semblent nous inviter à commencer une partie ! 

Dans la boite, on découvre 72 cartes colorées et illustrées. Chaque carte étant associée à son double, on compte 36 dessins différents. Les mots sont colorés dans la teinte dominante de l’image : « abeille », par exemple, est écrit en jaune foncé comme la couleur de l'insecte. 

Dans l’ensemble, le matériel est donc plutôt attirant… On regrette cependant un léger manque d'homogénéité dans la conception graphique des illustrations. Certains dessins sont bordés de contours noirs, d’autres non. Et l’on retrouve aussi un mélange de genres qui peut être source d’incohérences (dessins de style BD, pictogrammes, etc.).

Du côté des bémols, on regrette également que la finition du jeu soit imparfaite : les joueurs doivent détacher les cartes eux-mêmes avant de pouvoir jouer. Même si l’enfant fait preuve de soin durant cette étape préliminaire, les bords des cartes ne sont pas lisses puisqu’on y voit toujours les points d'accroche. Et pour peu qu’une carte soit plus difficile à détacher ou qu’un enfant commette une maladresse, certaines pièces du jeu seront alors déchirées ou abîmées, ce qui réduira la beauté de l’ensemble. 

Pour finir, notons que la fiche-réponse et les instructions sont elles aussi colorées et que l’ensemble du matériel (malgré les petites défaillances épinglées) est vraiment sympathique.

Ludisme, plaisir

Les amateurs de Memory sont généralement conquis par la composante de hasard (ignorer quelle carte sera retournée) contrebalancée par la possibilité de retenir l'emplacement de chaque carte et, par conséquent, de maitriser cette dimension. À mesure que la partie progresse, les joueurs sont de moins en moins soumis au hasard, ce qui leur procure un sentiment puissance bien apprécié ! 

Malgré cela, les jeux de mémoire de ce type ne sont pas les plus palpitants qui existent... Dépourvus de rebondissements, ils ont tendance à lasser les joueurs après quelques parties. On les réservera donc aux enfants qui aiment ce genre d’activité ou à ceux qui doivent réviser leur vocabulaire et préféreront de toute façon le faire en jouant plutôt qu’en écrivant ou en récitant des listes de mots.

Conception technique

Rien à redire de la conception technique de ce Memory !

- Les cartes de 5 cm de côté ont une taille idéale : on les prend facilement en main, l’image et le mot y sont bien représentés, et on les étale facilement sur une table.

- Avec un panel de 36 mots, l’enfant dispose d’une bonne jouabilité et pourra s’amuser au cours de plusieurs parties.

- Les mots ont été intelligemment sélectionnés : ils concernent des animaux ou des concepts familiers (les couleurs, les formes, etc.). Leur choix est pragmatique – rien n’y fait appel à l’imaginaire – mais pertinent par rapport à l’objectif visé, soit l’apprentissage d’un vocabulaire basique qui fait sens pour l’enfant.

- Dans les instructions, le fabricant propose plusieurs variantes qui permettent d'adapter la durée des parties à l’âge des joueurs. Pour les plus jeunes (ou ceux qui éprouvent des difficultés), Gladius propose de réduire le nombre de paires et de jouer d’abord avec des mots bien connus afin de ne pas les décourager. Conseil judicieux qui s’applique aussi en sens inverse : aux enfants qui maitrisent davantage l’anglais, on proposera un plus grand nombre de paires et des mots moins familiers.

- On apprécie la présence de la fiche-réponse. L’enfant pourrait évidemment s’assurer que les deux cartes piochées correspondent en comparant leurs illustrations. Ex. : une pomme avec une pomme, c'est bon, une pomme avec une étoile, non. Cependant, la fiche-réponse permet de visionner d’un coup d’œil toutes les réponses, ce qui aide à se corriger avant d’avoir formé la paire, ou de se rappeler d’un mot qu’on avait alors oublié ou qu’on ne connaissait pas. Cerise sur le gâteau : la fiche est conçue de sorte que le mot français, son équivalent anglais et le dessin correspondant soient associés clairement ; une clarté qui favorise encore la mémorisation du vocabulaire.

Ce jeu de Memory souffre de petites défaillances graphiques (léger manque de cohérence au niveau des illustrations, finitions imparfaites) et n’est pas aussi solide qu’on l’aurait espéré, mais il présente toutefois des qualités éducatives intéressantes. 

En jouant, l’enfant entraine sa mémoire, son analyse visuelle et sa faculté de repérage dans l’espace. Partie après partie, il apprend à mémoriser des mots anglais qui concernent des thèmes familiers. On apprécie particulièrement les variantes qui permettent d’adapter le niveau du jeu à l’enfant : réduire ou augmenter le nombre de paires à identifier, sélectionner les mots les plus simples ou les moins connus en fonction des connaissances des joueurs, etc. Dans l’ensemble, ce Memory est donc un jeu sympathique et efficace, à réserver toutefois aux enfants qui aiment ce type d’activité ou qui en ont un réel besoin.