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Auteur : Sébastien Perez
Illustrateur : Benjamin Lacombe
Maison d'édition : Albin Michel Jeunesse
Collection : -
Nombre de pages : 76
Date de parution : Novembre 2016
La réputation de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez n’est plus à faire ! En 2016, les deux amis se réunissent pour collaborer autour de l’œuvre de Frida Kahlo. Quelques mois plus tard, ils proposent au public un album magnifique dans lequel ils retracent le parcours de l’artiste mexicaine, évoquent les moments décisifs de son existence et visitent les thèmes qui hantent son œuvre.
Benjamin Lacombe choisit d’évoquer ensuite l’attachement de Frida pour LA TERRE. Cette terre mexicaine dans laquelle elle puise son énergie et plante ses racines et à laquelle elle revient toujours.
Si la peintre adore sa terre, elle aime aussi ses ANIMAUX (perroquets, chiens, tortues, singes, faon), amis de toujours dont l’artiste dit qu’ils « apaisent ses maux ». Plus que ses compagnons à poils et à plumes, Frida aime L’AMOUR, surtout quand il s’agit de Diego Rivera, « son bel enfant », amour, ami et mentor, qu’elle épousera deux fois.
Le périple se poursuit avec la MORT et la MATERNITE ; réalités malheureusement indissociables pour une femme qui désirait enfanter et qui – malgré trois débuts de grossesse – ne put jamais avoir d’enfant. « Le bourgeon qui grandissait en moi s’est fané, privé de vie par cette coque déformée », cite Sébastien Perez.
Cette COQUE DÉFORMÉE, c’est la colonne vertébrale de Frida. Brisée dans l’accident de bus, elle l’empêche d’enfanter et la fait souffrir des années durant. C’est à cause de la douleur (et grâce à elle) que la jeune femme devient peintre. Paradoxalement, c’est aussi cette douleur qui lui donne la force de se battre.
« Sentir dans ma propre douleur la douleur de tous ceux qui souffrent et puiser mon courage dans la nécessité de vivre pour me battre pour eux ». La première partie de l’album se clôt sur cette citation de Frida, dans une page consacrée à la POSTÉRITÉ. Viennent ensuite un texte dans lequel Benjamin Lacombe s’explique sur les raisons qui l’ont poussé à créer ce livre et une chronologie retraçant les événements importants de la vie de l’artiste mexicaine.
L’album est en tout point une réussite.
L’univers de Frida Kahlo donne à Benjamin Lacombe une excellente occasion d’exprimer son talent ! Tout en demeurant fidèle à l’œuvre de Frida (dont il s’inspire sans s’en cacher), l’illustrateur construit un album personnel. Chaque thème est déployé sur plusieurs pages richement illustrées. Parmi ces illustrations, certaines sont composées de jeux de découpes, de pleins et de vides qui laissent entrevoir l’illustration suivante. Certains de ces dessins citent des œuvres bien connues de Frida et d’autres s’en éloignent, mais l’ensemble est très cohérent.
Les couleurs qui fascinaient Frida sont flamboyantes. On y retrouve le blanc, le noir, le rouge, le jaune (les couleurs des anciens Mayas), mais aussi des bleus, et des verts intenses. Les motifs floraux, les textures des vêtements, le dessin des coiffures, des parures, des soieries… chaque détail est réalisé dans le respect de l’œuvre évoquée et le tout est infiniment bien maîtrisé. Benjamin Lacombe connait profondément le travail et l’histoire de Frida, et ça se voit !
On applaudit également le travail de Sébastien Perez pour le texte. L’auteur s’est inspiré de la correspondance de Frida Kahlo (qu’il cite parfois entre guillemets) pour élaborer un texte poétique et dénudé, parfois violent ou douloureux ; à l’image de Frida elle-même.
On adore aussi la couverture de l’album ! En carton recouvert d’un tissu finement tissé, elle est brillante et douce sous les doigts. Aussi jolie et soignée que l’intérieur du livre, elle constitue un beau prélude à l’histoire que l’on s’apprête à découvrir.
Bien qu’il s’agisse d’un livre illustré, il convient parfaitement à un public adulte. Des précautions doivent cependant être prises concernant les lecteurs plus jeunes. En effet, la violence inhérente à l’histoire de Frida Kahlo pourrait choquer les enfants plus sensibles. Nous conseillons donc aux adultes de guider les enfants dans la lecture de cet album, afin de répondre à leurs questions et de ne pas les laisser seuls face à ce récit bouleversant. Si nécessaire, les images peuvent également être découvertes indépendamment du texte.
Enfin, on encouragera à manipuler le livre avec le soin qui s’impose… les illustrations en dentelle de papier sont en effet plus fragiles que les pages traditionnelles.