Des bonbons ou la vie !

Un billet de Sophie Weverbergh

Le ciel est lourd et gris, les arbres perdent leurs jolies feuilles colorées, il fait noir encore quand nous sautons du lit, le brouillard prend ses quartiers, le vent est frais (vent frais, vent du matin…), et des tiroirs on ressort progressivement les gants et les bonnets…

On le sent, on le sait : l’automne est bien entamé et l’hiver ne tardera pas à pointer son nez !

Comme tous les ans aux portes de l’hiver, la décoration s’est progressivement métamorphosée dans le grand magasin d’à côté…

À peine octobre est-il arrivé que les sorcières et les citrouilles se sont dévoilées ! Même Saint-Nicolas et Père Noël se dissimulent déjà dans les allées – un peu trop tôt, en vérité !

Aujourd’hui, octobre finit et novembre fait son entrée… Et ce mois charnière, coincé entre le doux automne et le rude hiver, débarque avec son lot d’étrangetés ! Rien n’y fait : année après année, je suis toujours étonnée (et plutôt effrayée !) quand je constate que mes voisins ont crucifié un immense squelette sur leur porte d’entrée !

Les squelettes effondrés, les sorcières édentées, les prisonniers échappés, les châteaux hantés, les citrouilles éventrées, les « vraies fausses » toiles d’araignée, les noirs corbeaux, les chauves-souris, les clowns enfarinés, les gnomes, les ogres et autres farfadets, les chaudrons bouillonnants (dont ne sait jamais réellement ce qui cuit dedans…), les monstres rugissants, les vampires aux lèvres rouges et aux longues dents, et les morts-vivants qui marchent trop lentement…


Halloween et la Toussaint sont bien arrivées !

Et je suis forcée d’avouer que ce n’est pas toujours ma tasse de thé…

Enfant, je ne me suis jamais cachée sous un déguisement effrayant, je n’ai pris part à aucun cortège de petits monstres galopants, je n’ai jamais tambouriné aux portes voisines et réclamé mes friandises en hurlant : DES BONBONS OU LA VIE !

Peut-être ai-je loupé quelque chose, mais j’avais bien trop peur !

Bien trop peur des cimetières, des sorcières, des lumières et du brouillard, des bougies et des citrouilles, des fantômes, des clowns, des monstres et même du Père Noël ! Mais surtout, surtout : j’avais peur du noir ! Une trouille bleue ! Oui, l’obscurité me rendait verte de peur !

Et aujourd’hui encore – à 35 ans ! – il m’arrive de frissonner quand je traverse la maison endormie sans allumer la lumière…

Mais la parole est à vous, chers lecteurs !

Dites-moi donc… De quoi aviez-vous peur quand vous étiez enfant ? Avez-vous confié ces craintes à vos parents, vous ont-elles poursuivis longtemps et qu’en reste-t-il maintenant ?

Comme moi, vous arrive-t-il encore de sursauter la nuit ?

Participez-vous aux célébrations de Toussaint, marchez-vous dans les défilés nocturnes le soir d’Halloween ? Décorez-vous vos façades, célébrez-vous l’arrivée de l’hiver dans ces cortèges étranges et lugubres, et quel costume préparez-vous alors pour vous-mêmes et pour vos enfants ? Transformez-vous de bon cœur vos angelots en monstres terrifiants ?

Cette année, mon aîné veut se déguiser en vampire…

Et oui, j’ai accepté ; du bout des lèvres !

Novembre 2016 - Un billet de Sophie Weverbergh